Jean-Hugues et Camille se sont installés en élevage de chèvres laitières en 2009, sur une ferme d'une soixantaine d'hectares, ils y transforment le lait en fromages.
L'objectif de Camille et Jean-Hugues est de travailler à la renaturation de la ferme, avec notamment des espaces non exploités, et un retour progressif à la prairie naturelle.
Presque 3 ha sont laissés en libre évolution et un linéaire de 16 km de haies est maintenu sur la ferme, dont certaines sont des haies spontanées (= non plantées). Plusieurs centaines de mètres de haies ont été plantés par Camille et Jean-Hugues dans les dernières années.
La moitié des prairies de fauche est en fauche tardive, permettant une plus grande diversité végétale, elle-même intimement liée à une diversité faunistique. Les prairies aujourd’hui permanentes étaient temporaires à l’installation des paysans et sont en évolution pour devenir des prairies naturelles.
Camille et Jean-Hugues pratiquent de plus en plus le pastoralisme, en "gardant" le troupeau dans des endroits diversifiés. Ils réfléchissent à réduire leur surface de fauche pour augmenter la surface de pâturage.
La ferme comprend également environ 2 ha de mégaphorbiaies, où se trouve le Campagnol amphibie (mammifère protégé en France). La ferme entreprend un travail avec le Groupe Mammalogique Breton pour maintenir et favoriser l’accueil de ce rongeur protégé au niveau national.
Le ruisseau Le Gué longe plusieurs parcelles de la ferme sur environ 500 m, la Loutre d'Europe y est présente et s'y reproduit ! De nombreuses autres espèces habitent les bords du ruisseaux (par exemple une chouette hulotte). Pour compléter ces zones humides, plusieurs mares ont été creusées sur la ferme, et le Triton marbré y est désormais très abondant (parmi d'autres espèces !).
Camille et Jean-Hugues ont aussi expérimenté de condamner les drains d'une ancienne culture, ce que très peu de paysans osent en France. Cette parcelle, qui retourne naturellement à la prairie, sera de nouveau une prairie humide.
Enfin, la ferme a signé une Obligation Réelle Environnementale avec le Conservatoire d'Espaces Naturels des Pays de la Loire. Cet acte notarié permet de protéger durablement la ferme. Pour 99 ans :
- les haies et mares sont protégées,
- les terrains cultivables le seront uniquement en agriculture biologique,
- certaines parcelles sont non labourables
- aucun nouveau drain ne pourra être posé.