Nous avons avons profité des rencontres nationales Paysans de nature dans l’Allier pour visiter 6 fermes de paysannes et paysans du groupe local Bourbonnais.
Autour d’une thématique élevage et coléoptères coprophages, Colin Nectoux (la ferme du Barbuzar) nous a accueillies et nous a présenté son troupeau : une quinzaine de vaches allaitantes bigarrées, menées en pâturage tournant 100% herbe.
Afin de préserver la biodiversité, Colin adopte un mode de gestion du parasitisme sans molécules issues de l’industrie chimique, avec éventuellement des mélanges à base de plantes chez les jeunes bovins (en préventif). Cette gestion repose sur la gestion des pâturages (diversité floristique, faible chargement à l’hectare, haies et infrastructures agroécologiques), sans aucun traitement des prairies.
Cette visite a été complétée par les connaissances de William Perrin, docteur en écologie et spécialiste des coléoptères coprophages. Très pédagogue, William co-anime le volet scientifique de ColCopEA, un programme de sciences et recherche participatives déployé auprès d’établissements volontaires de l’enseignement agricole.
Communément appelés « bousiers », ces coléoptères, fouisseurs du sol et ensevelisseurs de bouses et crottins, nettoient les pâtures des déjections, facilitent le retour au sol des nutriments qu’elles contiennent et aèrent le sol avec leurs réseaux de galeries.
Sensibles aux traitements antiparasitaires, et notamment aux avermectines et aux insecticides utilisés contre les mouches et les tiques, ces insectes jouent un grand rôle dans le cycle des matières organiques et plus largement dans le fonctionnement des écosystèmes pâturés.
Ils apprécient les sols non travaillés, les milieux prairiaux permanents et bocagers fournis en milieux boisés. Ils font le bonheur des Pies-Grièches et de certaines chauves-souris, notamment le Grand Rhinolophe et le Grand Murin.
Suite aux fouilles productives dans les bouses des vaches de Colin, les échanges ont été complétés par Sophie Jouffroy, une vétérinaire de l’Allier qui participe au projet ELeVE.
Pour la suite, William et ses collègues souhaiteraient déployer les outils du programme ColCopEA auprès d’un public d’éleveuses et éleveurs motivés.
Pierre Pariset (GAEC des Traversiers) et l’Association des vétérinaires éleveurs du Millavoix (AVEM) avaient pu bénéficier des éclairages de William sur les Causses du Larzac.